Ça y est ! Depuis novembre dernier, le Zéphyr a enfin installé son atelier dans les Monts du Lyonnais, à St Denis sur Coise, au sein d’un lieu collectif à vocation agricole et culturelle : la ferme de la Maladière. Mais rassurez-vous ! Nous continuerons à proposer des ateliers à Lyon, comme vous pourrez le découvrir dans cette lettre de nouvelles. Et qui dit installation (et fin proche du confinement) dit : le retour des formations du Zéphyr !
Sur ce, en route pour notre 4e lettre de nouvelles ! Après avoir parcouru notre programme des prochains mois, vous pourrez retrouver quelques actus et actions de l’asso de ces derniers mois. Bonne lecture ! 🙂
Un calendrier Zéphyr pour 2021
Pour se remémorer les bons moments passés en votre compagnie, nous aimerions éditer un calendrier 2021 avec les plus belles photos de stage depuis la création de l’asso. C’est l’occasion aussi, si vous le souhaitez, de soutenir l’association en accompagnant votre commande d’un prix libre à la hauteur de vos moyens ! Commander un calendrier
Nos prochains ateliers –Programme Janvier – Février
Nos activités passées La rentrée fut en demi teinte pour cause Covid, mais on a quand même pu faire des choses ! Retour en image sur les temps forts de cette rentrée inhabituelle …
8 fours solaires ont été fabriqués lors d’un week-end de juin à Bourg en Bresse
Une nouvelle éolienne 1m20 a été fabriquée pour l’association Sab’Art à la Maladière lors d’un stage éolien d’une semaine. Ce fut aussi l’occasion de faire des réparation sur l’éolienne Karacol installée non loin de là !
Un stage cuiseur rocket à eu lieu à l’Autre Soie et 2 cuiseurs ont été fabriqués
De nombreuses initiations soudures à l’Autre Soie
Une formation chez Christophe de l’association Uzume pour découvrir la métallerie des Batchblock, un modèle de poêle de masse Rocket !
Et maintenant la rentrée arrive avec des stages et ateliers programmés ! On espère aussi se trouver un lieu pour notre nouvel atelier, l’occupation à l’Autre Soie se terminant fin octobre…
Vous découvrirez que la calorie est l’ennemie N° 1 des gens qui se trouvent gros victimes d’un système qui glorifie l’apparence extérieure tout en laissant libre cours à l’addiction au sucres raffinés, le tout pour alimenter non pas la population mais le capitalisme. Oups… j’ai encore dérapé… Bon, retour au sujet.
Avant de devenir le bouc émissaire des nutritionnistes, la calorie était une réponse à la question de comment quantifier l’énergie. Le problème de l’énergie, c’est que c’est dur à visualiser. Comment quantifier la « capacité à faire », lorsque ses usages – donc ses manifestations physiques – sont aussi diverses que de faire cuire un gâteau, surfer sur internet, ou faire avancer son vélo ?
Pour quantifier des distances, sauf si l’on est anglo-saxon, le mètre et ses multiples suffisent amplement. Pour quantifier l’énergie, ce n’est pas si simple.
Commençons par l’énergie chimique, c’est à dire celle qui est contenue dans la matière, telle que le pétrole ou le charbon. Celle-ci est depuis longtemps quantifiée en poids ou volume de la matière qui la contient. Ainsi, on peut parler de « tonnes de charbon », de « litres de pétrole », ou encore de « méga-tonnes-équivalent-pétrole » (Mtep) pour parler de la consommation énergétique de tout un pays. Mais cette méthode possède des inconvénients : en fonction de la sa provenance, le charbon n’a pas exactement les mêmes propriétés (densité, pureté…) donc possède des capacités différentes à faire des choses. La stère de bois est l’exemple le plus flagrant qu’utiliser un volume ou un poids pour quantifier l’énergie n’est pas si pratique : on ne chauffera pas sa maison autant de temps avec une « stère de pin en 1 m » qu’avec une « stère de chêne en 33 cm ». Vous n’avez pas tout compris ? Normal, ce n’est pas l’unité d’énergie la plus intuitive.
Revenons donc à la calorie. Elle s’inscrit dans une époque scientifique où l’énergie n’était pas encore bien comprise. Alors en 1824, Nicolas Clément eut une idée brillante : utiliser l’effet de l’énergie pour la quantifier. En effet, puisquel’énergie c’est la capacité à faire, il en faut toujours autant pour faire une même chose. Bien sûr cela n’est correct que dans une situation « parfaite » où il n’y aurait aucune perte et inefficacité dans l’utilisation et la conversion de l’énergie. L’effet que Nicolas Clément choisit pour décrire son unité énergétique est assez facile à appréhender :
La calorie est l’énergie nécessaire pour élever 1 gramme d’eau de 1 °C.
Ensuite tout est question de conversion. Puisqu’il faut 1 calorie pour élever 1 gramme d’eau de 1°C, il m’en faudra 1000 pour faire monter 1000 fois plus d’eau, de 1 °C. Grâce à cette unité, si l’on souhaite savoir combien il y a de calories dans du bois, il suffit de le faire brûler2 et d’utiliser la chaleur dégagée pour chauffer de l’eau. En fonction du nombre de grammes d’eau que vous pourrez réchauffer de 1 °C, vous connaîtrez alors le nombre de calories contenues dans ce bois.
Pour mesurer une stère de bois, il faut ranger des tronçons de 1 m de longueur dans une espace correspondant à 1 m³, c’est à dire les aligner sur 1 m de large et atteindre 1 m de haut. Cependant, cette même quantité de bois, si elles est recoupée en morceaux plus courts, se rangera dans moins de 1 m³ (car il sera plus facile de les imbriquer ensemble), mais sera toujours appelée une stère. De plus, les différents bois n’ayant pas la même densité, il y a plus de kilogrammes de chêne que de pin dans une stère, donc plus d’énergie dans la 1ère que dans la 2ème.
Pour connaître le nombre de calories contenues dans un big mac, il suffit de lire l’emballage, de le reposer sur le comptoir, de sortir du Mac do et de ne jamais y retourner.En fait voici la réponse : c’est 510 000 calories. De rien, comme ça vous n’avez même pas à y aller.
La calorie est donc bien pratique pour quantifier de l’énergie thermique, ou même chimique, mais comme la stère ou la tonne de pétrole, elle s’est également faite recaler du système international d’unités (SI) qui préfère bien plus simplement utiliser une combinaison des :
kilogrammes,
mètres au carré
et de l’inverse de secondes au carré.
Vous n’avez pas tout compris ? Normal, j’ai fais exprès pour que vous lisiez le reste de l’article. Je vous promets d’essayer de rendre tout cela plus clair.
Cette combinaison s’appelle le Joule (J).
Honnêtement, je me suis pris la tête un bon moment pour trouver une manière originale d’expliquer les Joules. Il a d’ailleurs fallu commencer par comprendre moi-même puisque il semblait que je n’avait en fin de compte pas si bien intégré le concept. Après tant d’années d’études, me rendre compte de ça, c’est une peu la honte… mais je vous remercie donc de m’avoir donné l’occasion de remettre tout ça au clair !
Pour vous montrer que j’ai fait de mon mieux avec les moyens du bord, voici d’abord la définition que l’on trouve dans les résultats de moteurs de recherche pour « définition Joule » :
On définit cette unité comme étant le travail d’une force motrice d’un newton dont le point d’application se déplace d’un mètre dans la direction de la force :1 J = 1 N.m = 1 kg·m².s−2
Facile ! Ou pas, si on n’est pas à l’aise avec la notion de force motrice, de Newton, ou avec le fait de mettre des puissances négatives sur des secondes… Enfin si on est à peu près humain quoi !
Du coup je vais plutôt partir d’un exemple de ce que l’on peut faire avec 1 J :
1 Joule, c’est l’énergie qu’il faut pour faire monter 102 g(une tomate moyenne) de 1 m de haut
Dans cet exemple, on applique bien une force de 1 newton (N) sur une distance de 1 m. Cette force de 1 N est la force que le bras doit fournir pour soutenir la tomate, c’est à dire pour « contrecarrer la gravité » à laquelle elle est soumise.
Si on avait voulu soulever 1 kg de tomates, il aurait fallu plus de force pour le tenir (il faudrait 9,8 N car il y a 9,8 tomates dans 1 kg). Donc avec seulement 1 J d’énergie, on aurait pu le monter de seulement 10,2 cm. Et si on voulait le monter effectivement de 1 m, il nous faudrait 9,8 J.
En revanche, si on utilisait 1 J pour soulever la tomate sur la Lune, il monterait 6 fois plus haut, donc de 6 m. Car la gravité (la force à contrecarrer, mesurée en Newtons) est 6 fois moins forte sur la lune.
On peut donc quantifier de l’énergie mécanique, telle que l’énergie nécessaire à un déplacement, avec des Joules. Mais on peut aussi utiliser les Joules pour quantifier l’énergie thermique (combien de Joules sont nécessaires à élever de 1 °C ma tomate?) ; et aussi l’énergie chimique (combien est-ce que je mange de Joules avec une tomate ?).
En effet, même si ces différentes unités sont utiles, elles ne changent rien au fait qu’en théorie, il faudra toujours exactement la même quantité d’énergie pour faire une même chose. Que l’on compte en kilos de charbon, en tomates ou en joules, peu importe.
Mais même si l’on comprend désormais ce qu’est l’énergie, et comment la compter de manière uniformisée, il nous reste à parler d’une unité clé de l’énergie aujourd’hui, celle qu’on utilise au quotidien, j’ai nommé … les « kilowattheure » ! En effet, si l’on utilise les Mtep pour les grandes quantités, le kWh est la star de la consommation des foyers.
Décomposons ce mot :
Kilo : c’est à dire 1000 fois l’unité de base.
Watt : le watt est aussi une unité à part entière, seulement elle ne quantifie pas une énergie mais une puissance. La puissance, c’est le chiffre de 1 à 10 de vos plaques de cuisson électriques. Pour faire bouillir 1 L d’eau, il faut une quantité donnée d’énergie. Mais en fonction du chiffre choisi il faudra plus ou moins de temps pour arriver au résultat.
Heure : c’est la durée pendant laquelle on applique la puissance.
Énergie(faire bouillir l’eau) = Puissance(réglage de ma plaque) x Temps
Or,
1000 = 1000 x 1
1000 = 2000 x 0,5
1000 = 100 x 10
Donc,
1 kWh est l’énergie qui permet d’appliquer une puissance de 1000 W pendant 1 h
Ou 2000 W pendant 30 minutes, ou 100 W pendant 10 h. Et ainsi de suite.
Le kWh est évidemment comparable aux autres unités de mesure de l’énergie. La conversion vers le Joule est la suivante : 1 kWh = 3 600 000 Joules. En effet pour avoir un Joule d’énergie, il faut appliquer 1 W pendant 1 s3. Si on applique ce Watt pendant 3600 s (qui équivaut à 1 h), on a bien 3600 J ,ou 1 Wh.
Au final, c’est le kWh qui est le plus utilisé au quotidien. On sait par exemple qu’un foyer moyen français (c’est à dire 2,2 personnes sur 90 m²), consomme environ 15 000 kWh par an dans son habitat (cela exclu donc entre autres les transports et la consommation). On sait également que sur ce total, 61 % sert au chauffage. On sait aussi qu’en fonction des cas, en appliquant des techniques connues d’isolation et de chauffage efficace, on pourrait économiser de 60 à 80 % de cette énergie de chauffage, soit 35 % à 50 % de la consommation totale.
Par contre ce qu’on ne sait pas, c’est ce qu’on attend pour se bouger les fesses, et réaliser que l’urgence climatique ne peut plus attendre les demi-mesures politiques de gentille incitation à la rénovation.
1. Non, pas sur Google, quitte à polluer en utilisant internet autant essayer de compenser en plantant des arbres. Lien vers le moteur de recherche Écosia. ↩
2. Il faut brûler le bois parfaitement, c’est à dire en retirer l’intégralité de l’énergie qu’il contient. Pour mieux comprendre comment l’énergie est retirée du bois lors de la combustion, lire nos ressources sur le sujet (Introduction au feu de bois). ↩
3. Car les watts sont définis comme des joules par secondes, c’est à dire que 1 W est la puissance nécessaire pour faire l’équivalent de 1 J en 1 s ↩
Cet article est le second d’une série qui vise à expliquer les fondamentaux de l’énergie. Pour accéder au premier article, cliquez ICI.
Tintin et les temple du soleil, Hergé
Il était une fois Tintin qui se demandait d’où venait l’énergie pour FAIRE1 toutes les choses que l’on fait de nos jours sur la Terre.
Je l’avoue, ce n’est pas le synopsis le plus drôle que Tintin ait déjà eu, mais en vérité c’est de cela que traite l’article ci-dessous.
Tintin, en journaliste rigoureux, approcha le sujet historiquement. Il utilisa la machine à remonter dans le temps du professeur Tournesol pour retourner très, très loin, avant que quelques singes ne se lèvent pour faire des singeries qui les mèneraient au bord d’un précipice environnemental. Alors, il vit l’extraordinaire, l’inimaginable : une planète qui se portait bien. À cette époque déjà, les minéraux ne faisaient rien de visible. Et les végétaux, eux, germaient, poussaient, grandissaient puis mouraient. Tintin observa les animaux, qui naissaient, se déplaçaient, mangeaient, se reproduisaient… et mouraient aussi, ça s’appelait déjà la vie. Il interrogea des montagnes, des lapins et des marguerites sur leurs ressources d’énergie, et étrangement personne ne s’inquiétait des réserves de pétrole.
Bon, laissons Tintin quelques instants…
Mais l’idée est là : on observe que ces 2 dernières catégories, les végétaux et les animaux FONT des choses. Ils utilisent donc de l’énergie. Mais, puisqu’ils n’ont pas encore inventé la mine de charbon, les éoliennes, ni même le feu, où la trouvent-ils ?
C’est simplement que l’énergie se trouve, comme tout, dans l’univers. Plus précisément, elle se trouve dans la matière, qui elle même vient de … et bien je ne suis pas bien sûre, mais il me semble qu’il y a un rapport avec le Big Bang.
Mais pour en revenir à nos moutons – préhistoriques – prenons-les en exemple. Pour faire des choses, disons se déplacer, les moutons doivent respirer, dormir, boire… et surtout manger. Leur source d’énergie est leur nourriture, c’est à dire l’herbe. Pour pousser, l’herbe a besoin d’air, d’eau et de soleil. Sa source d’énergie est le soleil, utilisé dans la fameuse photosynthèse. Cette petite description s’applique à tous les êtres vivants : végétaux qui mangent du soleil, et animaux qui mangent des végétaux ou d’autres animaux. Au final, quand nos objectifs restent simples : grandir, manger, se reproduire… nous n’avons besoin que du soleil.
Soit dit en passant, au-delà de faire pousser de la nourriture, le soleil permet aussi à la Terre de rester à une température agréable, plutôt que les – 273 °C qui l’entourent. On lui dit donc merci.
En effet pour info, la puissance du soleil reçue par la Terre en permanence est de 174 pétawatts (PW), soit tellement que mon correcteur orthographique ne connaît pas l’unité « pétawatts »2. Cela équivaut à recevoir en 1 heure plus d’énergie que les humains en consomment en 1 an sur Terre (toutes ressources et usages confondus)3.
Mais au-delà des occupations de base de la vie, les êtres humains se sont inventés de nouveaux besoins, comme chauffer leur foyer, partir en vacances ou regarder des séries sur Netflix.
Comment alors répondre à ces besoins de faire des nouvelles choses, qui nécessitent forcément de consommer de l’énergie ? Et bien comme avant : utiliser le soleil.
On a vu plus haut que le soleil est à l’origine de la biomasse4, comme le bois. Nos lointains ancêtres avaient d’ailleurs très bien compris comment le brûler pour avoir chaud ou manger un steak de mammouth poids-chiches à point. Alors que d’après l’INSEE le bois représentait 100 % de l’énergie primaire5 le jour de la découverte du feu, aujourd’hui la biomasse ne représente plus que 10 %6 de la production d’énergie primaire dans le monde.
Autre énergie provenant du soleil qu’il n’est pas nécessaire de présenter : l’énergie photovoltaïque. C’est celle-ci même qui par magie – si ce n’est pas de la magie comment expliquer que même après de longues études dans le domaine de l’énergie je ne comprenne toujours pas comment ça marche ? – transforme les photons que nous envoie le soleil en courant électrique.
On peut également utiliser directement la chaleur du soleil. L’option 1 est de récupérer la chaleur directement, par exemple pour chauffer l’eau d’un ballon d’eau chaude. Au passage, le concept de chauffer quelque chose avec les rayons du soleil n’a rien d’innovant, c’est ce que l’on fait lorsqu’on oriente sa maison (ou son temple du soleil) au sud, lorsqu’on construit une serre ou simplement qu’on se prélasse au soleil tel un lézard.
Une autre option consiste à concentrer les rayons du soleil sur une plus petite surface à l’aide de miroirs, de manière à atteindre des températures plus hautes, notamment pour produire avec de l’électricité7.
Si vous êtes écolos, vous me direz « Mais les éoliennes, elles tournent pas au soleil quand même ? ».
Si vous n’êtes pas écolos, vous me direz « Mais le pétrole, c’est quand même pas du soleil quand même ? ».
A vous de choisir, mais la réponse est quand même : « Ba si. ».
Développons mon chère Milou.
Les éoliennes tournent grâce au vent, c’est à dire de l’air qui se déplace plus ou moins vite d’un point A à un point B. Il faut donc aller chercher le pourquoi de ce déplacement, la source du vent. Pour cela je vous propose simplement d’ouvrir la fenêtre en hiver. C’est plus simple que de rassembler une équipe d’élite pour marcher dans le sens inverse du vent jusqu’à en trouver la source (n’est-ce pas M. Damasio?). Une fois la fenêtre ouverte constaterez que l’air chaud s’échappe, globalement en haut de l’ouverture, tandis qu’un filet d’air froid rentre chez vous et vous refroidit les pieds subrepticement. Refermez maintenant la fenêtre, il fait froid et il paraît qu’il faut économiser l’énergie. Cet exemple illustre le phénomène physique suivant : l’air (comme tout autre gaz ou liquide), se déplace lorsqu’il existe une différence de température, donc de pression, entre 2 endroits. Et sans entrer dans les détails8, c’est exactement ce qui se passe à différentes échelles, et qui provoque le déplacement de masses d’air, c’est à dire le vent. Or, c’est bien notre ami le soleil qui est responsable de l’échauffement de l’air de manière inégale à la surface de la Terre : en effet par exemple, il chauffe plus au niveau de l’équateur que vers les pôles. L’énergie éolienne est donc indirectement de l’énergie solaire. Concrètement, moins de 1 % de l’énergie du soleil reçue par la Terre se transforme en énergie contenue dans le vent9.
Pour le pétrole, le charbon et le gaz (et autres variations récentes des hydrocarbures que l’on extrait de nos sous-sols), c’est très simple : ce sont seulement des produits de la décomposition d’organismes vivants, de biomasse (#je roule au dinosaure). Cette énergie fossile est donc l’accumulation à très très long terme d’énergie solaire, à travers une photosynthèse ayant eu lieu il y a, et pendant, des milliers à millions d’années.
« Maman, pourquoi y a de l’eau qui coule tout le temps dans les rivières ? »10
Et bien peut-être qu’à ce stade de l’article vous l’aurez deviné : le soleil bien sûr ! Même si au quotidien ce n’est pas une question qu’on se pose, en vérité, on peut tous y répondre. On prend le problème depuis la fin. D’où viennent les rivières sur lesquelles on installe des barrages et moulins ? De plus haut. Ok, maintenant comment peut-il y a voir tout le temps de l’eau plus haut ? La pluie/ neige / grêle qui tombe régulièrement les alimente. Dac, maintenant d’où viennent les précipitations ? Facile celle-là, des nuages. Bon ça commence à faire beaucoup de questions, d’où viennent les nuages ? Il se forment par évaporation de l’eau qui est au sol et dans les océans pardi ! Ah on y arrive… et comment ça se fait que l’eau s’évapore ? Et bim. La chaleur apportée par le soleil.
CQFD.
Nous avons fait le tour des principales formes de l’énergie du soleil que l’on retrouve sur terre :
la biomasse, qui pousse grâce au soleil,
ses ancêtres qui feraient mieux de rester enterrés, c’est à dire les ressources fossiles,
la chaleur du rayonnement solaire, que l’on peut utiliser de plusieurs façons,
le vent et les rivières que le soleil mets en mouvement,
et l’utilisation des photons qu’il nous envoie pour faire du courant électrique.
La réponse à pourquoi les Incas étaient énergéticiens est donc celle-ci : en vénérant le soleil, ils vénéraient en fait la source principale d’énergie sur Terre, la raison de notre survie et des barbeucs en été.
Je tiens finalement à mentionner les grands perdants du jeu de « Qui est vénéré par les Incas pour toute l’énergie qu’il leur fourni ? », j’ai nommé la Terre elle même ainsi que la Lune.
À la première, il reste un peu d’énergie héritée de sa formation, lorsque des quantités astronomiques (littéralement) de poussière et de cailloux se sont agglomérés pour former une boule de matière en fusion. Depuis, la Terre refroidit doucement, tellement doucement que ça n’est d’aucune utilité face à notre « petit » problème de changement climatique… La puissance qui s’échappe du centre de la Terre est en effet de seulement 44,2 térawatt1, soit 0,025 % de ce que le soleil apporte. Pour autant, cette énergie est utilisée depuis plusieurs millénaires pour prendre des bains chauds sans culpabilité, et plus récemment, dans les années 1940, pour faire pousser des bananes bas carbone en Islande11.
La lune elle aussi fait un petit effort : en déplaçant des masses considérables d’eau lors des marées, elle contribue à ce que l’on appelle l’énergie marémotrice. Cependant, celle-ci est minuscule comparée à la puissance perçue du soleil : elle n’en représente que moins de 0,002 %1. Cela ne signifie évidemment pas que l’énergie marémotrice n’est pas utile dans certains cas.
En revanche, cela signifie encore une fois que le soleil est notre plus grand allié, comme il était celui des Incas.
Mais une chose a tout de même changé entre le temps des Incas et le nôtre. Car même s’ils vénéraient le soleil, les Incas n’avaient pas essayé de … l’imiter. Je fais référence ici à l’énergie nucléaire, mais ne développerai pas car cet article est déjà trop long. Mais vu l’importance du sujet, ne doutez pas qu’un article dédié au nucléaire ne saurait tarder.
3. Le total comptabilisé d’énergie consommée dans le Monde en 2015 était de 13 647 Mtep (source : https://www.connaissancedesenergies.org/les-chiffres-cles-de-lenergie-dans-le-monde-170926 ). À partir de la puissance solaire perçue par la Terre, on peut en déduire une énergie reçue quotidiennement de 359 140 Mtep, soit environ 26 fois plus que la consommation annuelle. ↩
5. L’énergie primaire est l’énergie brute avant toute conversion, celle que l’on trouve dans la nature par exemple. Cette notion est importante car pour une certaine quantité d’énergie consommée finalement, il a potentiellement fallu extraire bien plus d’énergie primaire. Pour mieux comprendre, lire l’article « L’électrique c’est (peut-être pas si ?) fantastique ! » (à paraître) ↩
7. Lire l’article « L’électrique c’est (peut-être pas si ?) fantastique ! » (à paraître) pour mieux comprendre les différentes conversions de l’énergie. ↩
8. Un article complet pour expliquer les phénomènes de vents à la surface du globe vous expliquera tout cela d’ici peu. ↩
9. Source : Estimating maximum global land surface wind power extractability and associated climatic consequences, L. M. Miller, F. Gans, and A. Kleidon, 11 février 2011 ↩
C’est avec joie que nous avons pu expérimenter la résilience que permet l’auto-construction de systèmes simples et indispensables : malgré le confinement, et un arrêt quasi total des moyens de production partout dans le monde, chacun·e a pu continuer à bricoler chez soi, avec quelques matériaux récupérés par-ci, par-là, des systèmes utiles à notre vie de tous les jours :
En direct de Lyon, Paul a pu fabriquer une petite fonderie, pour réparer une machine à coudre en moulant une pièce de rechange en aluminium ( lire l’article ) > Cf. photos à gauche
Dans la Meuse, Sam a construit un four à bois rocket, ci-dessous une photo du four (à droite), pas tout à fait fini, mais fonctionnel !
Et dans les monts du lyonnais, Aurélie a construit un four solaire, et déguster de délicieux plats mijotés au soleil du printemps… (voir vidéo ci-dessous)
Alors, prêt·e·s à (ré)imaginer les moyens de production de demain avec nous ?
Four Solaire en action
Fonderie Aluminium
Four à pain / pizzas
Retrouvez la vidéo d’Aurélie sur la réalisation du four solaire :
Pourquoi : Dans l’objectif de répliquer un engrenage en aluminium pour un projet de réparation de machine a coudre et devant le temps disponible pour expérimenter pendant le confinement.
Un ami et moi avons décidé de réaliser une petite fonderie aluminium dont le but était de tester le principe de rocket dans et aussi de réfléchir pour des modules plus conséquents dans le futur.
Cette fonderie a été fabriquée avec des matériaux présents sur place (confinement oblige) et donc la conception prend en compte cette limitation. Dans un autre contexte cette conception semble beaucoup moins pertinente.C’était aussi l’occasion d’effectuer un test de pertes au feu sur des boites de conserves : et c’est un test riche d’enseignement : en 2 flambées de 3h les boites de conserve du foyer se percent avec le doigt : totalement dévorées par le feu.
Une boite de conserve après 2 flambées …
La fonderie :
La fonderie une fois finie et montée, avec la pince, le creuset et l’écumoir
Bilan de ce nouveau protocole : cela marche plutôt bien et donne un résultat correct quoi que pas lisse (lié au plis du plastique) : possibilité d’adapter pour avoir un rendu lisse . Se bricole plus vite que des tubes en PVC mais pas réutilisable.
La fonderie a été réalisée en bouteille de gaz camping gaz et boite de conserve. Le cœur de chauffe est en ciment réfractaire (ciment fondue + chamotte) et isoler avec de la vermiculite stabilisé (vermiculite + ciment fondu) : la conception est égale à celle du cœur de chauffe d’un rocket cuiseur avec comme seule subtilité l’utilisation d’un cylindre en carton coupé à 45° puis recollé avec du scotch , enroulé dans du jambon sac plastique pour étanchéifier . Puis rempli de sable pour ne pas se déformer pendant la coulée.
La fonderie est composée de 3 modules : le module chauffe , la jupe et le couvercle cheminée qui sont indépendants et posés les uns sur les autres.
Les 3 modules démontés de gauche a droite : cœur de chauffe , jupe, couvercle cheminée.
Le creuset :
Le creuset a été coulé dans une boite de conserve avec comme empreinte une écocup : petit souci d’ailleurs car on a pas enlevé l’écocup 30 min après le début de la prise et elle a donc dû être brisée pour pouvoir libérer le creuset.
La pince:
Une pince soudée a aussi été fabriquée pour manipuler le couvercle et le creuset quand ils sont à 600°C. A base de fer rond et de fer plat
L’écumoire
Un écumoir a aussi été réalisé en boite de conserve + tige métallique pour enlever les inclusions et les oxydes d’aluminium avant la coulée du métal en fusion.
Concernant la fonderie à proprement parler : les tests de fonte de l’alu sont concluants (1h pour fondre de l’alu avec de la cagette comme combustible) malgré un peu trop de fumée (problème d’isolation trop fine). Par contre concernant la coulée le résultat est mitigé : la forme est trop petite et malgré un moule en plâtre+sable pour plus de précision l’aluminium ne pénètre pas jusqu’au fond des dents.
1er essai
Premier essai, dents à peine formées, moule en 2 parties (une en sable « vert » et une en plâtre réfractaire), dent orientée vers le haut , grosse boite de conserve, moule froid.
2eme essai
Deuxième essai, dents non totalement formées, moule en 2 parties (en plâtre réfractaire), dent orienté vers le bas (aide de la gravité), petite boite de conserve, moule chauffé à 250°C.
Conclusion :
Un résultat probant sur la fonte aluminium , totalement fonctionnel pour de la coulée de pièces de taille moyenne sans nervures / dents trop fine. Idée de construire un module fonderie adaptable sur le cuiseur rocket feu follet : plus grosse puissance et meilleure combustion et plus grande adaptabilité .
Si peu de français se chauffent au bois aujourd’hui, malgré un gisement assez important, beaucoup de personnes pensent encore que le feu de bois est synonyme de pollution. Ce qui est en partie vrai : un feu de bois mal géré peut être très polluant. En région Rhône Alpes lors des périodes hivernales, plus de la moitié des émissions de particules fines proviennent du chauffage résidentiel au bois (source : Atmo Auvergne Rhône Alpes).
Une mauvaise combustion du bois soulève deux problèmes :
les fumées grises qui s’en dégagent sont pleines de particules qui auraient pu brûler dans de meilleures conditions, c’est du gaspillage de bois et donc d’énergie,
ces particules imbrûlées sont également très toxiques et polluantes.
Si 1kg de bois sec (20 % d’humidité) contient 4kWh2 d’énergie (un tas de buches représenté ci-dessus), il en faudra un peu plus pour obtenir 4kWh d’énergie finale, car on ne peut créer une machine parfaite (rendement ŋ = 100%). Avec un poêle à bois économe (ŋ = 90%), on aura besoin d’environ 1,1kg de bois pour fournir 4kWh d’énergie, alors qu’avec un poêle en fonte classique (ŋ = 20%), il en faudra 5kg pour fournir la même quantité d’énergie.
1kg de bois sec à 20 % d’humidité (un tas de bûches représenté ci-dessus) contient en moyenne 4kWh2 d’énergie. Mais comme aucune machine ne peut être parfaite, il y a toujours des pertes (bûches noires représentées ci-dessus), il faut donc plus de bois pour obtenir 4kWh d’énergie. Avec un poêle à bois économe (ŋ = 90%), on a besoin de 1,1kg de bois, alors qu’avec un poêle en fonte classique (ŋ = 20%), il en faut 5kg pour fournir la même quantité d’énergie. Si l’objectif est de diminuer son impact sur l’environnement, on voit combien utiliser des appareils à haut rendement est important.
Comprendre le phénomène de combustion
Pour obtenir une flamme, il faut réunir trois éléments :
Comme nous, le feu a besoin de respirer, il lui faut donc un comburant : le dioxygène, présent dans l’air.
Il a aussi besoin de manger, il lui faut donc un combustible, comme le bois par exemple.
Et enfin, il lui faut de la chaleur, ou énergie d’activation : il en a besoin pour exister, et en dégage pendant la combustion, c’est une réaction en chaîne.
La combustion du bois suit alors trois grandes étapes :
Le séchage, soit l’évaporation de l’humidité contenue dans le bois, pour lui permettre de monter en température.
La pyrolyse, c’est à dire la transformation du bois de son état solide à un état gazeux, inflammable sous l’effet de la chaleur. Une partie du bois se transforme plutôt en charbon, qui se pyrolyse à son tour, plus lentement.
La combustion, durant laquelle les gaz de bois se mélangent à l’air à une température suffisamment élevée pour créer une flamme. Les atomes de carbone à l’état gazeux se combinent avec le dioxygène (comburant) et forment alors du CO2, invisible et inodore. C’est cette combinaison qui dégage la chaleur recherchée dans le feu. À la fin de la combustion, il ne reste que les cendres blanches, partie minérale et incombustible du bois (environ 3%).
Nb : En réalité, ces trois étapes forment une réaction
en chaîne : une petite brindille va brûler grâce à l’apport
d’une étincelle, cette petite flamme sera alors un apport de
chaleur pour les plus grosses brindilles, etc.
On peut donc observer le cycle du carbone qui se produit : en poussant, l’arbre se nourrit de dioxyde de carbone (CO2), pour conserver les atomes de carbone (C) qui constitueront le bois, et dégager du dioxygène (O2) par ses feuilles.3
En brûlant, le bois libère sous forme de dioxyde de carbone (CO2) tout le carbone qu’il a emmagasiné dans sa vie, en recombinant ses atomes de carbone (C) avec le dioxygène (O2), élément de l’air indispensable à la combustion (triangle du feu).
Le cycle carbone du bois est donc nul : il absorbe autant de CO2 dans sa vie qu’il en rejette lors de sa combustion ou de sa décomposition. Il est donc tout à fait normal de rejeter du CO2 lors d’une combustion, ce n’est pas de la pollution, mais juste un cycle naturel.
Attention ! Ce bilan carbone neutre n’est possible à l’échelle globale que si nous laissons au bois le temps de se renouveler ! La combustion de bois doit donc impérativement s’accompagner d’une gestion durable des forêts.
« Ok.
Mais alors, pourquoi dit-on toujours qu’un feu de cheminée en
ville, ça pollue ? »
Jusque là, c’était la théorie, ou comment se passeraient les choses si tout était parfait. En réalité, on retrouve beaucoup d’éléments polluants que l’on pourrait limiter à la sortie d’une cheminée : du monoxyde de carbone (CO), des particules de carbone pur (C), des oxydes d’azote (Nox), des hydrocarbures, des composés organiques volatils (COV), du méthane (CH4), etc.
Ces particules polluantes et très toxiques prennent la forme de fumée, et de suie.
Un feu non polluant (que l’on désigne aussi de combustion complète), est donc un feu sans fumées.
Reprenons le
triangle du feu : il définit les 3 éléments indispensables à
la combustion. Ce triangle doit être parfaitement équilibré pour
une bonne combustion.
Par exemple : si l’on ferme la trappe de tirage du poêle avant d’aller se coucher, afin de brûler le bois tout doucement toute la nuit, on créé un déséquilibre dans le triangle du feu.
Le manque de
dioxygène va perturber les combinaisons chimiques évoquées plus
haut, et il se passera ceci :
Nb : ceci
est une explication simplifiée, les réactions chimiques impliquées
lors de la combustion étant complexes. Pour les curieux·ses, une
explication plus poussée sera bientôt disponible sur ce site.
Que faut-il pour obtenir une combustion complète ?
La recette secrète pour obtenir un feu sans fumée s’appelle la
règle des 3 T :
Turbulences + Temps + Température
Si si, c’est très simple : on cherche à réunir les meilleures conditions pour que les gaz de bois (C) et le dioxyène (O2) puissent se mélanger et réagir ensemble de façon complète. Pour cela, il faut créer un maximum de Turbulences, et les laisser assez de Temps à une Température suffisante pour que la réaction se fasse.
C’est un peu comme pour touiller un sucre dans son café : si le café est trop froid, le sucre va mal se dissoudre. Et pour l’aider, on touille avec une cuillère en créant des turbulences, pendant un certain temps.
Concrètement, dans la conception d’un poêle, il faut :
Avoir un foyer petit et isolé, pour atteindre des
températures élevées là où aura lieu la combustion (~800°C)
Favoriser les formes de foyer qui créent
des turbulences pour bien mélanger le combustible et le
dioxygène (foyer cylindrique en L dans le cas du rocket stove, cf.
ci dessous)
Faire un foyer (ou cheminée interne) suffisamment
haut pour que le combustible et le dioxygène aient le temps de
bien réagir ensemble.
On peut aussi ajouter une entrée d’air secondaire,
préchauffé par les flammes, qui arrive directement là où a
lieu la combustion pour la booster un peu plus. :
Exemple d’un cuiseur à bois type rocket stove
La récupération de la chaleur
Comme précisé dans l’introduction, le rendement d’un poêle à bois est défini par la qualité de son foyer, ainsi que de son système de récupération de la chaleur. En effet, il est inutile de produire de la chaleur efficacement si on la laisse s’échapper par le cheminée avant de s’en servir.
De cette combustion, réaction chimique qui émet de la chaleur,
on cherche à récupérer un maximum d’énergie, de différentes
manières : on peut faire passer l’air chaud par un circuit
qui réchauffe une masse (banc en terre par exemple), ce sera un
poêle de masse. On peut aussi chauffer de l’eau, dans un
poêle bouilleur. Ou encore cuisiner, avec un poêle
cuiseur, ou cuisinière
à bois, etc.
Tout d’abord, voici un petit rappel de quelques principes bien
utiles.
Les modes de transmission de chaleur
Il existe 3 manières de transmettre de la chaleur :
– Par conduction : la chaleur se transmet par un contact direct, lorsqu’on touche une gamelle chaude par exemple. Un matériau peut être un très bon conducteur thermique (les métaux par exemple), ou plutôt isolant (le bois, la fibre de verre, …).
– Par rayonnement : la chaleur se propage en ligne droite, sous forme d’ondes électromagnétiques, jusqu’à être absorbée par un solide, ou réfléchie par un miroir. C’est la chaleur que l’on peut ressentir lorsqu’on reçoit un rayon de soleil par exemple, ou lorsqu’on est face à un feu de cheminée. Il suffit alors d’un obstacle pour ne plus la ressentir. Ce type de transmission de chaleur apporte un grand confort thermique : on peut ressentir une douce chaleur en étant dehors en plein hivers, à -4°C, si on est au soleil.
– Par convection : la chaleur se propage grâce à un fluide en mouvement (eau, air). Un feu de cheminée par exemple, va chauffer par rayonnement si on se met devant le feu, mais il chauffera aussi l’air de la pièce. On ressentira cette chaleur malgré les obstacles.
Notes
1. Le rendement d’un appareil (noté ŋ) est le rapport entre ses performances réelles et la performance maximum théorique qu’il pourrait avoir. Une machine parfaite aurait donc un rendement de 100 %, mais cela n’est pas physiquement possible. Pour calculer le rendement total d’une activité (comme chauffer sa maison), il faut multiplier les rendements de toutes ses étapes et appareils. ↩
2. A titre d’exemple, un radiateur électrique consomme environ 1000 Watts. Son utilisation pendant 4 heures nécessite une énergie de 4 kWh. ↩
Ces dernières années tous ces termes, et le sujet qui les rassemble, c’est à dire l’énergie, sont entrés dans le débat public. Évidemment, c’est un sujet qui nous concerne tous, puisque nous consommons de l’énergie au quotidien. Mais il est vrai que depuis la construction de la première centrale nucléaire, l’approvisionnement des « foyers »* en énergie a peu a peu glissé dans le domaine du technique, du scientifique du… mystique. Mais cela change à nouveau, car récemment uniquement affaire de l’État et des spécialistes, c’est aujourd’hui un sujet de discussion chez le boulanger ou sur de nombreux blogs et forums. À en croire les discours, nous sommes donc désormais tous responsables du sujet, ensemble, tels des citoyens avertis et engagés (dans quoi, je ne sais pas trop…). Et ça nous fait une belle jambe.
Ne vous méprenez surtout pas, je suis une grande fan de l’énergie, et je suis hyper contente que tout le monde en parle. En revanche, j’ai quelques réserves sur le fait de « responsabiliser » (lire « culpabiliser ») le consommateur dans le cas particulier des énergies, ce sujet si lourd en technicité et en enjeux. Ce n’est pas que je ne fais pas confiance aux humains pour faire les bons choix. C’est seulement que j’émets des doutes sur les ressources disponibles à Josiane, 80 ans, retraitée de l’enseignement, pour l’aider à se saisir du sujet de la fusion nucléaire ou du chantier de l’EPR (sa petite fille a essayé, mais en fait, Josiane a d’autre préoccupations). Je me permets aussi de compatir avec Laurent, Chef dans la restauration 50 h par semaine et papa de 2 bambins, qui n’a pas encore eu le temps d’épluchez le rapport de Greenpeace sur les fournisseurs d’énergie verte. Non, je ne lui reproche pas d’être toujours chez EDF.
Mais heureusement, plein de personnes ont l’accès aux ressources, le temps et, hum, l’énergie de se pencher sur le sujet. Mon objectif aujourd’hui, c’est donc de fournir aux personnes qui le souhaitent (j’insiste, vous n’êtes pas obligés 🙂 ) les bases de chez bases de ce qu’est l’énergie. Nous verrons jusqu’où cela nous mènera, et ce 100 % garanti sans formule mathématique et sans parler des lois de la thermodynamique. Promis, pas de prérequis !
Ok c’est parti.
Si le matin vous êtes à plat, vous n’avez pas d’énergie, vous… restez au lit. Alors que les jours où vous vous levez plein d’énergie, vous allez… faire des choses !
L’énergie, c’est la capacité à faire.
La capacité à faire, par exemple : avancer son vélo, cuire un gâteau, avancer un bus, un train, ou un bateau, charger son ordinateur ou à laver son linge (en machine, #aint nobody got time for that 1 ).
Si on reprend ces exemples, on peut vite remarquer 2 premières grandes formes que prend d’énergie :
On a la capacité à faire avancer le vélo, le bus, train, bateau et faire tourner le tambour de la machine à laver. C’est ce que l’on appelle énergie mécanique.
Et la capacité à faire chauffer le four pour cuire un gâteau, et à faire chauffer l’eau pour laver le linge. C’est de l’énergie thermique.
Et puis de la liste il nous reste l’ordinateur. Tout comme le téléphone portable, la box internet, la gamecube et les ampoules, l’énergie en jeu est « spécifiquement électrique ». C’est à dire que pour que ces appareils FASSENT les choses que l’on attend d’eux, ils utilisent directement l’électricité, sans la faire passer par une forme d’énergie listée plus haut.
Pour l’instant, on a donc déjà compris pas mal de choses : l’énergie est la capacité à faire des choses. En fonction de ce que l’on veut faire, il faut l’utiliser sous différentes formes. On peut souvent utiliser l’énergie sous forme de mouvement mécanique, de chaleur thermique, ou d’électricité (liste non exhaustive pour l’instant).
Mais vous vous en doutiez. Parce que votre machine à laver, vous ne la branchez pas sur une prise d’énergie mécanique et sur une prise d’énergie thermique. Vous la branchez sur une prise de courant électrique. Facile.
Autre technicité, et pas des moindres : le bus certes avance avec de l’énergie mécanique, mais ce ne sont certainement pas les passagers qui pédalent, c’est bel et bien notre (de plus en plus) cher pétrole stocké dans le réservoir qui est la source d’énergie primaire.
On en arrive donc à deux constats.
Premièrement on peut faire passer de l’énergie d’une forme à une autre, par exemple de l’énergie électrique vers mécanique ou thermique. Et sur ce coup là il n’y a pas à dire, l’électricité a complètement révolutionné le Monde.
Deuxièmement on peut stocker de l’énergie dans de la matière, comme du pétrole mais aussi des batteries, pour l’utiliser plus tard sous différentes formes. C’est ce qu’on appelle l’énergie chimique (car elle est contenue dans des liaisons chimiques à l’échelle de la matière, mais comme je ne suis pas encore prête à faire un cours de chimie couplée à la physique quantique, je ne vais pas développer ici). Et là idem, le charbon puis le pétrole et le gaz ont complètement transformé la société, et la planète en prime (youpiiii).
Vous voyez, c’est pour ça que c’est vraiment passionnant l’énergie.
Je vous propose de faire une pause café ici, parce que même si tout cela paraît très simple, on mérite quand même bien une petite pause pour digérer.
Si vous voulez en savoir plus sur où on trouve l’énergie sur notre planète, vous pouvez lire l’article : Tintin et le temple du soleil, ou pourquoi les Incas étaient énergéticiens.
Si vous voulez en savoir plus sur la conversion de l’énergie d’une forme à une autre et sur l’énergie primaire, je vous propose de lire l’article : L’électrique c’est (peut-être pas si ?) fantastique !
Et puis au passage, si vous souhaitez savoir combien de calories il y a dans une tomate : La calorie, unité énergétique la moins sexy des 40 dernières années.
Vous connaissez le fonctionnement d’un frigo ? Si la réponse est non, je vous invite à lire cet article : Le frigo, invention la plus contre-intuitive de l’histoire.
1. « Personne n’a le temps pour ça » (Référence à un meme historique)↩
3. « Faites moi confiance, je suis ingénnieuringainieur ingénieur. » (Double référence de la culture populaire sur d’une part une phrase un peu pompeuse des ingénieurs, et d’autre part le fait que peut-être qu’ils savent faire des calculs mais il savent pas toujours écrire correctement) (Je vais forcément vexer des gens dans cette histoire…) (mince.) ↩
On en a conscience, souhaiter la bonne année un 18 février, c’est un peu limite… Mais il faut dire que l’on a eu un mois de janvier bien chargé au Zéphyr ! Retour sur les activités qui ont rythmé la vie de l’association.
Stage éolienne à l’INSA Lyon
L’année commence fort avec la fabrication d’une micro-éolienne avec les élèves ingénieurs de l’INSA de Lyon sur le campus de La Doua. Cette éolienne de diamètre 70 cm sera installée en soufflerie pour ensuite être utilisé par les étudiant · e · s lors de travaux pratiques et projets d’étude.
Merci au FabLab Astech et son équipe de nous avoir accueilli pour ce chouette stage ! 🙂
Intervention au Lycée Saint Joseph à Lyon
Nous nous sommes aussi rendus au Lycée Saint Joseph, à Garibaldi, pour une intervention auprès des élèves de terminal en bac pro génie énergétique. Ce fut l’occasion pour nous de ressortir quelques supports que nous avions proposé le 26 novembre dernier lors d’une conférence présentée à l’Alternatibar sur l’énergie.
Stage fabrication de cuiseurs Rocket
Nous finissons le mois en beauté ! Du 30 janvier au 2 février, nous avons proposé un stage de fabrication de cuiseurs Rocket aux ateliers Ikona.
Au programme : récupération de bidons pour fabriquer 2 cuiseurs qui accueillent des gamelles de 30 L pour cuisiner pour un grand nombre au feu de bois avec de très bons rendements. L’association est donc maintenant en possession d’un tel cuiseur ! Hâte de l’utiliser sur de prochains événements. Quelques photos de ce stage fort sympathiques :
Préparation des bidons
Moulage du foyer
On refait les calculs …
… et ça meule !
Notre groupe devant leurs réalisations
Merci aux stagiaires et leur enthousiasme, aux Ateliers Ikona pour leur accueil, c’était top !
En parallèle de tout ça, nous avons continuer à proposer régulièrement des initiations soudures à l’arc qui ont été un succès.
Et la suite…
…risque d’être tout aussi chargée ! Plusieurs ateliers et formations viennent de sortir sur le site, n’hésitez pas à le parcourir !
Le 16 et 17 novembre nous étions aux Ateliers Ikona pour animer un atelier de fabrication de tank drum. Fait à partir d’une bouteille de gaz, cet instrument permet de se rapprocher un peu plus de Boudha lorsqu’on en joue avec un air inspiré. 8 participant·e·s sont venu construire leur propre tank drum. Au programme, de la découpe, de la meuleuse et de la soudure pour s’initier au travail du métal. Le résultat est réussi ! Retour en image sur ces 2 jours quelque peu bruyants…
Merci à Sam pour la vidéo !
Grandes étapes de fabrication :
Dévisser la tête de la bouteille de gaz avec un bras de levier
Remplir la bouteille d’eau pour chasser tout le gaz qui pourrait y rester
Découper à la meuleuse les 2 parties arrondi de la bouteille, ainsi qu’autour du pas de vis
Soudure des 2 parties arrondies
Découpe à la scie sauteuse des touches ; amorce à la meuleuse
Accordage du tank drum à l’aide d’un mange-lame et d’un accordeur